Découvrez l'interview Start-Up RH de Théo Scubla, fondateur et CEO de Wero, le cabinet de recrutement qui remet les personnes réfugiées et leurs compétences au profit de l’économie.
Sommaire
Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Quel est le concept de WERO ?
Qu’est-ce qui vous a convaincu de vous lancer dans ce projet ? À quel besoin répondez-vous ?
Qui sont vos principaux concurrents et comment vous démarquez-vous ?
Quels sont vos projets de développement à moyen et long terme ?
Quelle citation représenterait le mieux votre esprit d’entreprise ?
1) Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Théo Scubla, fondateur et CEO de Wero, une start-up qui est le premier cabinet de recrutement spécialisé dans l'accompagnement des personnes réfugiées.
2) Quel est le concept de WERO ?
Notre job c'est de permettre aux entreprises de recruter des personnes qu'elles ne trouveront pas ailleurs, des personnes réfugiées, et du coup de permettre la rencontre entre ces entreprises et ces talents qui les rendront plus fortes, plus résiliantes, plus responsables.
En leur permettant de diversifier le recrutement, de trouver des énergies, qu'elles ne trouvent pas ailleurs ! Des personnes qui ont un recul, une vision du monde différente et qui vont apporter beaucoup, que ce soit en termes de performance, d'innovation, de motivation à leurs collaborateurs.
3) Qu’est-ce qui vous a convaincu de vous lancer dans ce projet ? À quel besoin répondez-vous ?
En Septembre 2015, c'est au moment où la question des personnes réfugiées devient publique. Je rencontre deux personnes, un monsieur qui s'appelle Omran, et un monsieur qui s'appelle Rateb.
Le premier est étudiant en économie, le second est ingénieur, il a 46 ans.
Et je me rends compte que ces deux personnes sont réfugiées depuis deux semaines, elles ont énormément de potentiel mais elles sont déclassées, et en incapacités de se mettre en mouvement. Un réel gâchis de talent pour tous et pour toute la société. En particulier pour les entreprises qui elles de l'autre côté ont des métiers en tension, ou ont des besoins de recrutement, de diversifier, d'amener des personnes qui sont différentes, qui ont des visions du monde différentes, de sortir des logiques de clonage !
Une rencontre qui n'avait pas lieu avant notre création, et qui aujourd'hui on s'attache à mener.
4) Qui sont vos principaux concurrents et comment vous démarquez-vous ?
Alors il y'a d'un coté, historiquement les acteurs qui travaillent avec les personnes réfugiées mais qui sont dans une mission d'intégration, de premier niveau, qui répondent aux besoins d'urgence etc, mais qui sont peu connectées aux entreprises.
Et de l'autre coté, il y a des cabinets de recrutements, qui vont promouvoir des profils qui sont en général dans les canaux traditionnels de recrutement, et qui du coup n'ont pas les moyens d'accéder justement aux profils où le savoir de détecter les talents chez des profils qui sortent un peu du format habituel.
Nous notre travail c'est de compenser les manques présents des deux côtés, de mettre la question de l'inclusion au coeur de l'économie, et donner accès aux entreprises à ces personnes là et donc du coup, d'être capable aussi d'avoir l'expertise d'un cabinet de recrutement traditionnel, mais appliqué avec un savoir détecter, qualifier, sourcer des talents qu'on ne trouve pas aujourd'hui dans les cabinets de recrutement ou même de manière générale sans ces cabinets.
5) Quels sont vos projets de développement à moyen et long terme ?
Aujourd'hui, on est à un stade où on arrive à placer 150 personnes en CDI tous les 6 mois, c'est bien mais au regard des 370 000 personnes réfugiées en France ce n'est qu'une première étape.
Nous notre travail, c'est dans un premier temps effectivement, sur tout le territoire français sur lequel on opère aujourd'hui, monter en puissance et passer à l'échelle, donc être capable de placer dès l'année prochaine, 600 puis 1000 personnes par an en 2022, ça c'est la première chose !
Mais bien sûr, à la suite d'être capable à très long terme de, puisqu'on ne traite pas uniquement de la question des personnes réfugiées, mais de la différence, de la capacité à valoriser cette différence en entreprise, de pouvoir peut-être accompagner demain d'autres publics qui ont les mêmes besoins, qui ont la même valeur, en tout cas chez qui aujourd'hui on ne voit pas entièrement ce qu'ils peuvent amener, et de pouvoir révéler cette valeur aussi, pour les entreprises qui travaillent avec nous !
6) Quelle citation représenterait le mieux votre esprit d’entreprise ?
Avoir du talent ne suffit pas, il faut aussi donner votre permission d'en avoir. Notre travail, donner cette permission !
Une interview de Théo Scubla, pour Sandra Deunier, FoxRH
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