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Quitter le Comex pour une Start-up, impossible ? L'interview de Bénédicte Tilloy


Quitter le Comex pour une Start-up, impossible ?



Sommaire

  1. Qu' est-ce-qui vous a poussé à écrire ce livre ?

  2. Start-up versus « Grand Groupe », comment expliquez-vous cette éternelle opposition ?

  3. On entend souvent dire qu’il y a des personnalités faites pour travailler en start-up et d’autres dans des grands groupes, qu’en pensez-vous ?

  4. Qu’est-ce qui vous a fait sauter le pas ?

  5. Qu’est-ce que la Start-up peut apporter au Grand groupe et vice versa ?



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1) Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?


Plusieurs choses : d’abord, dire aux cadres de ma génération, qui s’ennuient aujourd’hui dans leur job qu’on peut s’en échapper pour vivre une nouvelle histoire professionnelle. En même temps, leur proposer un guide de survie pour les premiers mois car, même si cela procure du plaisir, cela reste une aventure!

Ajoutons à cela l’envie que j’avais aussi de raconter l’univers des startups depuis l’intérieur, caméra à l’épaule, et de faire sourire sur les multiples anecdotes auxquelles je me suis confrontée, moi la senior, au milieu des millennials.



2) Start-up versus « Grand Groupe », comment expliquez-vous cette éternelle opposition ?


Quand on a des préjugés, on dit que le grand groupe est rigide, centralisé, et qu’il a du mal à se réinventer, quand la startup est agile, distribuée et innovante.

En réalité, les choses ne sont pas aussi simples : le grand groupe peut avoir une vraie culture de l’innovation, et la startup rencontrer des problèmes de management pendant sa période de croissance. Ma conviction est qu’il y a de part et d’autre des façons de faire inspirantes qui mériteraient de s’hybrider.


3) On entend souvent dire qu’il y a des personnalités faites pour travailler en start-up et d’autres dans des grands groupes, qu’en pensez-vous ?


Dans ce cas, je suis heureuse d’être faite pour les deux! Dans une startup, notamment au début, chacun met la main à la pâte indépendamment des raisons pour lesquelles il a été recruté, là où il risque de rester plus longtemps dans son couloir dans une grande entreprise. Pour faire avancer les choses, il faut être débrouillard en startup, et bien connaître les rouages et les jeux politiques dans une grande entreprise. Mais je me méfie des caricatures et mon expérience m’a montré que c’était bien d’être ambidextre!


4) Qu’est-ce qui vous a fait sauter le pas ?


Au bout de quelques années au Comex, j’ai craint de devenir une vieille sage, moi qui ne me sens ni vieille ni sage! Plus sérieusement, un remaniement d’état major m’a obligé à le quitter, et j’ai pensé que j’allais devoir accepter un poste qui ne me plairait plus autant. Avec le risque de perdre mon enthousiasme! J’ai donc décidé que c’était en fait une chance qui m’était donnée de recommencer une nouvelle vie professionnelle.



5) Qu’est-ce que la Start-up peut apporter au Grand groupe et vice versa ?


La startup est meilleure en innovation, et le grand groupe s’est entraîné à gérer de grands risques. Les innovations peuvent être implémentées dans les grands groupes, mais si on veut dépasser le stade de la maquette ou de la preuve de concept, il faut en parallèle bien comprendre leur culture pour les déployer à grande échelle. La conformité, souvent décriée, n’est pas là pour empêcher les gens de travailler mais pour se prémunir de risques qui mettraient l’entreprise en péril. La startup en grandissant, rencontre d’ailleurs ces risques et doit conserver sa culture tout en apprenant à les maîtriser. Ces deux mondes doivent et peuvent s’inspirer, c’est clair, et même indispensable si on veut développer une culture d’innovation dans nos entreprises.







Interview de Bénédicte Tilloy

Par Sandra Deunier pour FoxRH







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